PHASE 2 – Création et adaptation des ressources et outils pédagogiques

Pour concevoir un cours à distance, il ne suffit pas de transférer le contenu d’un cours en présentiel vers un format numérique.

L’enseignant est en effet censé adapter les ressources existantes et/ou en créer d’autres surtout quand elles sont destinées à un apprentissage asynchrone. Dans ce dernier cas, l’étudiant utilise les ressources dans un processus d’auto-apprentissage en l’absence de l’enseignant. Si ces ressources ne sont pas bien conçues et construites, le processus asynchrone sera compromis

L’adaptation d’une ressource peut nécessiter une ou plusieurs des actions suivantes :

• Modifier son contenu
• Changer son format
• Y ajouter des composantes audio-visuelles pour la dynamiser
• La rendre interactive
• etc.

• Afin de favoriser le travail en sous-groupes, diviser la fiche de TDs contenant 20 exercices en quatre fiches de cinq exercices chacune.
• Pour aider les étudiants à préparer une leçon en asynchrone, envoyer une présentation PowerPoint avec voix off pour l’expliquer.
• Transformer un document PDF en un format multimédia pour rendre le contenu plus attrayant et plus propice à l’interaction.
• En présentiel, il est d’usage de montrer une vidéo YouTube en classe tout en la commentant. Lors du transfert vers l’enseignement en ligne, il est possible de demander aux étudiants de visionner la vidéo en asynchrone chez eux. Il est alors recommandé de la rendre interactive en l’agrémentant d’annotations et de quiz.

• PowerPoint pour des présentations enrichies.
• Les outils nécessaires pour réaliser la vidéo et favoriser l’interactivité seront explicités dans les sections suivantes.

• L’adaptation des ressources n’est pas une affaire esthétique ou artistique. C’est avant tout une action pédagogique visant à optimiser les ressources pour atteindre les résultats d’apprentissage.
• Il est souhaitable de ne pas surcharger les ressources et de garder l’essentiel. Il ne faut pas hésiter à laisser de côté des contenus jugés superflus ou qui vont alourdir les ressources utilisées en asynchrone.
• Respecter le droit d’auteur lors de l’utilisation de ressources produites par autrui. Les citations accompagneront tout contenu emprunté.
• L’enseignant peut placer les ressources qu’il a produites sous licence libre comme Creative Commons quand il les met à la disposition des apprenants.

Une capsule vidéo est une séquence vidéo courte qui doit être scénarisée pour permettre le développement d’une idée, d’une notion ou d’un thème. En synchrone, une vidéo peut être utilisée pour expliquer une règle, résumer un cours, compléter des explications, susciter l’intérêt, faire le point ou corriger des exercices.

En asynchrone, la vidéo est une ressource importante pour l’acquisition autonome des connaissances. En combinant judicieusement l’auditif et le visuel, une vidéo favorisera l’engagement de l‘étudiant plus que ne le fera un simple document à lire.

Les étapes de réalisation d’une capsule vidéo sont :

• Préparation/Scénarisation : Préparer le discours, planifier le contenu audio-visuel des séquences (storyboard). Choisir aussi les outils et l’environnement d’enregistrement.
• Enregistrement : plusieurs prises peuvent être réalisées.
• Édition : la vidéo est éditée pour couper, combiner, choisir la bonne prise, ajouter de la musique, insérer des transitions, etc.
• Partage : mise à disposition de la vidéo.

Plusieurs types de vidéos peuvent être réalisées :

• Des diapositives qui défilent avec une voix off.
• Des diapositives avec un “talking head” où l’enseignant apparaît en expliquant.
• Sur le terrain : l’enseignant peut par exemple se prendre en vidéo selfie dans un chantier ou un laboratoire.
• Tableau : l’enseignant ou une main animée est en train d’écrire sur un tableau blanc par exemple.
• Interview, documentaire, etc

La vidéo peut aussi être utilisée pour enregistrer l’activité des étudiants pendant l’apprentissage (en laboratoire par exemple). Elle soutiendra ensuite l’auto-évaluation de l’étudiant, ou aidera l’enseignant à mesurer l’atteinte des résultats attendus par les étudiants.

L’enseignant peut aussi utiliser des capsules vidéo pour introduire le cours et les modules.

• PowerPoint est l’outil le plus simple pour réaliser des vidéos à base de diapositives avec ou sans “talking head”
• Différents outils peuvent être utilisés durant les étapes de réalisation d’une capsule vidéo
• Outils pour la préparation : un simple document pour le storyboard, PowerPoint pour les diapositives et le script qui va avec
• Outils pour l’enregistrement : PowerPoint, OBS Studio
• Outils pour l’édition : PowerPoint, OpenShot
• Partage: Microsoft Stream, One Drive

• Préparer un script complet du discours pour faciliter l’enregistrement ultérieurement.
• Choisir un environnement calme et bien illuminé pour l’enregistrement.
• Produire des capsules vidéo de bonne qualité (son, débit adapté, bonne articulation, contenu pertinent et complet).
• Limiter la durée à moins de dix minutes. Quand le contenu est plus grand, il est conseillé de le segmenter en plusieurs capsules. Cela augmente les chances d’être visualisé et partant l’engagement des étudiants.
• Dans une vidéo pédagogique, il est plus efficace d’utiliser l’audio que le texte et de privilégier davantage les graphiques au texte pour accompagner la narration audio.
• Respecter les trois principes suivants :
1. Principe de cohérence : se limiter au contenu essentiel et en lien direct avec les résultats d’apprentissage. Effectuer un “désherbage” supprimant tout contenu superflu ou tape-à-l’oeil comme la musique inutile et les arrière-plans complexes. La vidéo n’est pas une œuvre d’art mais un outil pédagogique.
2. Principe de personnalisation : adopter un langage simple et un ton enthousiaste et éviter toute monotonie pour susciter l’intérêt des apprenants.
3. Principe de redondance : éliminer les redondances pour un support multimédia plus efficace.
• Afin d’éviter l’obsolescence de la capsule, veiller à en supprimer tout contenu qui nécessitera une mise à jour à chaque séance.
• En mode asynchrone, il est préférable que la capsule vidéo fasse partie d’une activité ou d’un devoir plus élaboré. Ainsi, le visionnement de la capsule aura un objectif clair qui stimulera l’engagement de l’apprenant.
• Éviter de déposer directement la capsule dans Moodle. Il est possible de la partager sur Microsoft Stream ou One Drive.

Pour assurer un apprentissage actif, l’interaction est primordiale. En présentiel, elle est obtenue lorsque l’enseignant interrompt une explication pour poser une question, par exemple. En asynchrone, l’enseignant pourra greffer aux ressources des options permettant à l’étudiant d’interagir avec la ressource (contrôler le déroulement d’une vidéo) et d’avoir une rétroaction automatique. Ces ressources augmentées sont dites interactives.

Avant de partager une vidéo avec ses étudiants, créer une activité interactive sur Moodle de type H5P.

• Subdiviser la vidéo en trois chapitres et insérer un quiz par chapitre. Ainsi, pendant le visionnement, l’apprenant peut choisir le chapitre à visionner, naviguer à son gré entre les chapitres, et à la fin de chaque chapitre, un quiz apparaîtra automatiquement sur l’écran où il pourra tester les connaissances qu’il vient d’acquérir.
• Avant de partager un texte avec les étudiants, il est possible de le rendre interactif sur Moodle en les invitant à surligner les mots relatifs à un sujet donné.

L‘outil H5P pour ajouter une activité interactive sur Moodle (vidéo, texte, ou images interactives).

• Greffer de la signalisation dans les capsules vidéo : c’est-à-dire des indications (texte, couleurs, etc.) qui apparaissent pendant le visionnement et attirent l’attention de l’apprenant vers l’information essentielle ou vers la manière de traiter l’information.
• Un capsule vidéo devient plus efficace quand l’apprenant a le contrôle sur l’accès aux différentes sections, et quand il peut évaluer lui-même ses acquis par des quiz intégrés

Les ressources d’accompagnement contiennent des indications et des consignes sur le déroulement du cours et des activités. Bien qu’elles ne contiennent pas d’informations directement liées au sujet d’étude, elles sont indispensables pour un cours en ligne. Ceci est encore plus nécessaire dans un apprentissage asynchrone pour éviter d’éventuelles confusions.

Exemple de consignes simples pour introduire une activité :

• Lire le texte NOM DU TEXTE et faire un résumé en 5 points tout en précisant la durée de lecture
• Visionner la capsule vidéo NOM DE LA CAPSULE dont la durée est de x mn (dans la section NOM DE LA SECTION) et répondre au questionnaire NOM DU QUESTIONNAIRE

Exemple de consignes techniques à afficher sur l’écran pour un travail de groupe

• Réaliser une petite capsule vidéo de bienvenue et d’introduction au cours.
• Communiquer un plan de déroulement du cours indiquant, entre autres, les dates des séances synchrones, des activités et des évaluations prévues, etc.
• Rédiger les objectifs et les résultats attendus pour chaque module.
• Rédiger des consignes claires sur le déroulement et le rendu attendu de chaque activité ou évaluation (nombre de pages, le format du rapport, dates de remise, etc.)
• Rédiger des consignes sur le déroulement des séances synchrones et des outils et ressources que les apprenants doivent préparer.
• Des consignes bien claires éviteront les sollicitations récurrentes des apprenants qui demandent des précisions et des clarifications.

Pour préparer une évaluation, plusieurs ressources seront nécessaires :

• Des consignes au niveau du contenu : questions du quiz, sujet de l’examen, les documents qui seront analysés, l’article qui sera commenté et résumé etc.
• Des consignes logistiques : contenant la date limite, le format du rendu, l’ordre de passage pour des présentations orales, les mesures contre le plagiat, etc.
• La grille d’évaluation communiquée aux apprenants afin qu’ils soient conscients des critères d’évaluation et de la répartition de la note.
• La correction s’il y a lieu.
• Les rétroactions, qui constituent un retour oral ou écrit que l’enseignant fournit à l’apprenant suite l’évaluation.

Les rétroactions peuvent être automatisées dans les quiz Moodle.

• Veiller à ce que les questions soient claires et en relation avec les résultats d’apprentissage.
• Les rétroactions doivent souligner les points forts de l’apprenant ainsi que les améliorations nécessaires.
• Des consignes claires, éviteront les sollicitations récurrentes par les apprenants qui demandent des précisions et des clarifications.